mercredi 8 septembre 2010

Les utilisateurs de Facebook narcissiques ? J'ai bien peur que oui...

Mini coup de tonnerre aujourd’hui dans la twittosphère. Les médias nous apprennent qu’une étude révèle que les utilisateurs de Facebook sont narcissiques et ont peu d’estime de soi, d’amour-propre. On crie même à une sorte de «Facebook bashing». C’est aller trop loin, évidemment.


Qui a vraiment lu l’étude ? Réalisée par une étudiante du département de psychologie de l’université York de Toronto, cette étude lève sensiblement le voile sur une réalité qui est en train de se confirmer, j’en ai bien peur. Une idée, de plus en plus acceptée en psychologie, suggère que les individus à l’estime de soi plutôt chancelante ont un penchant narcissique. L’auteure de l’étude rappelle ce qu’est le narcissisme: «Narcissism is a pervasive pattern of grandiosity, need for admiration and an exaggerated sense of self-importance». Les narcissiques vont utiliser leurs diverses relations pour nourrir leur popularité et leur succès. De l’autre côté, l’estime de soi peut se décrire comme l’auto-évaluation que nous faisons de notre valeur. Il est tout à fait normal de vouloir améliorer son estime de soi. Il s’agit d’un besoin presque vital. S’investir sur Facebook pourrait être vu comme une manière d’améliorer cette estime de soi puisque nous avons le quasi contrôle sur la façon de nous mettre en scène. Mais ceci reste à être démontré plus solidement.

L’auteure a eu recours à l’échelle de Rosenberg pour mesurer le niveau d’estime de soi de ses 100 répondants. Il s’agit sans aucun doute de l’échelle la plus crédible. Les résultats montrent que les répondants ayant l’estime de soi la plus faible sont ceux qui passent le plus de temps sur Facebook. Mais une autre étude contredit ce résultat. L’auteure souligne donc qu’il ne faut pas conclure définitivement. D’autres recherches sont nécessaires. Voilà ce qui n’a pas été nuancé dans la nouvelle d’aujourd’hui. Et à 100 répondants, il s’agit d’une étude exploratoire.

Et oui, il existe une corrélation entre narcissisme et temps passé sur Facebook. Un résultat aussi confirmé dans une autre étude publiée en 2008.

Notre utilisation des médias sociaux reflète sans doute qui nous sommes. Pourquoi les utilise-t-on ? Et à quelle fréquence ? Voilà des questions légitimes et très intéressantes pour des chercheurs. Et non, ce n’est pas du «Facebook bashing».

Source : Mehdizadeh, Soraya (2010). «Self-Presentation 2.0 : Narcissism and Self-Esteem on Facebook», Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking, 13,4.

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