jeudi 28 février 2013

Publicité aux enfants: le rôle sournois de l'inconscient.

Troublant. Plutôt troublant de lire, cette semaine dans La Presse, les propos de l’Alliance Animation Québec. Pour augmenter leur financement, les producteurs de séries d’animation souhaitent qu’on autorise la publicité destinée aux moins de 13 ans. Publicité interdite au Québec depuis la fin des années 70. Les chaînes télé diffusant des séries d’animation auraient donc accès à une source de revenus plus large.
On sait maintenant, avec une certaine certitude, que la publicité a une influence sur les enfants, clientèle vulnérable s’il en est une. Même si la Cour suprême a reconnu que tout consommateur est vulnérable, les enfants le sont encore plus, leur capacité à distinguer le discours commercial faisant défaut. Mais en plus, il faut souligner à grands traits l’impact de la publicité sur l’inconscient. Les travaux du professeur John Bargh, et de ses collègues, ont montré que la publicité a une incidence sur nos comportements, sans que nous le réalisions, sans que nous en soyons conscients. Par exemple, après avoir visionné une émission de télévision comportant de la publicité d’aliments non nutritifs, les enfants soumis à l’expérimentation ont mangé davantage. Spontanément. Nul doute que la publicité peut nous faire agir de manière automatique sans que nous puissions contrôler notre pensée ou notre comportement. Tous les travaux de Bargh, qui vont bien au-delà de la publicité, démontrent cette réalité.
Comme consommateur, il faut être conscient du rôle de l’inconscient. Et pas certain que l’Alliance a choisi une cible prometteuse. Elle devrait revoir sa stratégie de relations publiques.
Je recommande le documentaire suivant, Consuming kids.  



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